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30 mai 2016: Lorsque nous avions passé en 2009 une semaine dans glen canyon avec un houseboat et un jet ski, nous étions passés sans le savoir dans reflection canyon mais il faut dire que c’était d’une part en septembre donc là où le niveau du lac est traditionnellement haut et d’autre part avant que ce lieu ne devienne célèbre à cause de la pub d’Apple pour vanter ses nouveaux écrans retina. Depuis ce temps-là, ce lieu était devenu un objectif principal avant de le concrétiser fin mai 2016. J’ai longtemps hésité entre faire une randonnée à la journée et un backpacking sur 2 demi-journées. J’ai finalement opté pour le backpacking pour deux raisons: D’une part, je ne  voulais pas me taper quasiment 5h de piste dans la journée + une randonnée très longue et d’autre part être  sur place au pire moment de la journée niveau lumière. Le problème dans le back est que cela oblige à emporter beaucoup d’eau car il n’y a pas d’ombre à part un spot à 30min du départ et pas de point d’eau sur le chemin car même si le site de rainer grosskopf mentionne un pothole avec de l’eau impossible de compter la dessus sans prendre de risque.  Lors de notre aventure je ne voulais pas non plus arriver trop tôt sur place donc l’idée était de partir vers 12H30 du trailhead, compter environ 5H de randonnée et arriver vers 18H sur place.

Nous sommes donc partis tranquillement le matin pour les quelques 52 miles de la hole in the rock road qui sont très roulant sur les 30/35 premiers miles et beaucoup moins ensuite avec quelques passages cassant où il faut croiser les doigts pour ne pas crever. Il nous faudra un peu plus de 2H pour arriver au trailhead (pas de trailhead matérialisé pour cette randonnée). Afin de limiter la quantité de nourriture et d’eau (nourriture lyophilisée oblige) à emporter l’idée était de manger avant de partir à la voiture et idem le lendemain. Lors de notre aventure, il faisait un bon 30° à l’ombre ce qui nous a contraint d’emporter beaucoup d’eau soit un peu près 12l pour les deux demies journées + la nuit pour 2 ce qui doit être suffisant car on gère en général plutôt bien nos réserves. Lorsque je mets le sac sur les épaules il fait un bon 20kg et je me rends compte que cela va être dur. Je n’avais pas spécialement préparé cette randonnée en me basant uniquement sur la trace GPS fournie sur le site web de rainer grosskopf et je vais le regretter…  Au bout de 30 minutes de marche, nous apercevons 3 jeunes d’environ 20/25 ans dans ce qui est le seul spot d’ombre de toute la randonnée et ils agitent les bras. Ils reviennent également de backpacking, leur GPS est en panne, ils ne savent pas où ils sont et pire ils n’ont plus une goutte d’eau. Ils nous supplient de tremper leur lèvres dans une bouteille d’eau ce que bien sur nous faisons et nous leur remontons le moral en leur indiquant qu’ils ne sont qu’à 30 min de leur voiture. Décidément chaque fois qu’on fait du backpacking dans le coin on croise quelqu’un qui est perdu et qui n’a plus d’eau (l’an dernier c’était un savoyard dans Coyote gulch qui tournait en rond depuis 2 jours !!!). Cet épisode montre combien cette randonnée est exigeante et nous allons également en faire les frais. La progression est plutôt lente car cela n’arrête pas de monter et de descendre et finalement je passe trop de temps le nez sur le GPS à essayer de suivre la trace GPS d’une part et trouver un semblant de sentier d’autre part.  idéalement il faut essayer de tirer le plus droit possible en restant le plus proche possible vers l’ouest et les falaises de façon à limiter le plus possible les montées/descentes. De plus, je trouve ce parcours sans intérêt au niveau paysage ce qui en allonge psychologiquement  la longueur. Nos sac sont lourds ce qui oblige à faire souvent des pauses qui comme souvent en backpacking sont de plus en plus rapprochées au fur et à mesure de la progression car le sac pèse de plus en plus sur les épaules. Je me rends vite compte qu’on mettra probablement plus de 5h pour arriver et que la distance sera plus longue que les 8 miles prévus. Par contre, nous maitrisons bien nos réserves de liquide, trop peut-être, bien que nous n’ayons pas spécialement soif. Une fois la partir qui longe la falaise terminée (environ 7 miles pour notre cas) nous entamons la partie de slickrock qui est plus agréable et peu plus « scenic » mais pas de quoi non plus se relever la nuit. De plus l’heure tourne et nous sommes encore loin de l’arrivée. A mi-parcours on aperçoit le lac au loin mais fausse joie car on le perd vitre de vue !!! 

Après 6H15 d’effort et 9,5 miles nous arrivons enfin sur la RIM mais même pas au bon point de vue et je n’ai même pas la lucidité pour voir qu’il suffit de descendre sur le slickrock pour y accéder. De plus j’ai les deux oreilles bouchées et lysiane me dit que ma voix n’a plus du tout la même tonalité. En fait j’ai un début de déshydratation :  nous posons nos sacs et descendons une bouteille de gatorade et un coca et je prends des pastilles isostar pour reprendre des forces. Je fais quelques photos et reviendrais plus tard, enfin c’est ce que pense. Il est déjà très tard et le soleil se couche dans une 1H30 environ et il faut trouver un espace pour le camp. Je prends initialement le même spot que rainer vu sur internet  mais les sardines ne tiennent pas dans le sable et c’est très venteux donc on remballe tout pour descendre au pied de la butte après des efforts inutiles. Il y a plus de place en bas mais là encore difficile de faire tenir les sardines et il faut chercher de grosses pierres, rares, pour les bloquer et faire en sorte que la structure de notre  tente (sur base des bâtons de randonnées sur la bi agnes scout ul 2) reste en place. L’installation du camp pompe le peu d’énergie qui me reste. J’ai toujours les oreilles qui se bouchent, je n’ai plus de voix et je commence à avoir des vagues de crampes notamment dans le haut du corps, j’ai des vertiges et envie de vomir. Une part de l’explication tient dans le fait que n’avons bu environ que 3l à deux et ce n’est pas assez. Je serais incapable d’avaler la moindre bouchée du plat lyophilisé et la seule nourriture qui passera est une salade de fruit, maigre comme repas. Heureusement, Lysiane, même très fatiguée n’a pas de défaillance et m’apporte un soutien essentiel. Bien évidemment je n’ai plus la force de remonter la butte pour aller faire des photos et sincèrement à ce moment-là les photos sont le cadet de mes soucis et ma seule préoccupation est de savoir comment je vais faire pour revenir le lendemain. Le problème quand on commence à se déshydrater c’est que l’on a soif en permanence et je ne peux pas me permettre de vider nos ressources. Lysiane est inquiète pour moi mais elle arrivera à dormir. Pour moi, même si je suis un peu mieux en position allongé, ce sera plus compliqué car j’ai soif en permanence et me limite à une bouteille de 60cl pour la nuit. En backpacking il ne faut pas sous estimer la quantité d’eau que l’on boit la nuit qui est loin d’être négligeable. 

Le lendemain matin, vu l’épisode de la veille, impensable de partir tard donc lever très matinal vers 5H20 et j’angoisse un peu de me lever car ma tension ne doit pas être très vaillante. Cela tourne un peu mais c’est un peu mieux que la veille. Au petit déjeuner j’aurais encore le plus grand mal à avaler les 240 calories de ma cliff bar. Il bien reconnaitre que c’est déjà sec en temps normal mais là ce sentiment est renforcé. Lysiane me fait don de sa salade de fruit pour se contenter de fruits lyophilisés et il faut dépenser encore de l’énergie pour remballer le camp en en faisant le minimum…. Nous nous mettons en route à 6H20 et c’est dur. Comme la veille cela semble interminable, lysiane me soutient, le GPS rassure sur la progression même si on trouve que cela ne va pas assez vite et on avance au mental en pensant à la citronnade qui attend au frais dans la glacière…. Nous allons faire beaucoup de pauses, boire beaucoup même si on a de plus en plus mal au ventre, se forcer à manger même si c’est toujours aussi dur. Nous arrivons enfin à l’endroit à l’ombre où étaient les jeunes la veille pour la dernière pause qui signifie que la voiture est à 30 minutes. Ces 30 minutes seront longues et comme la veille nous mettrons 6H15 pour arriver à cette voiture tant convoitée. J’ouvre direct le robinet de la glacière pour me mettre la tête dessous et boire la citronnade à laquelle je me suis accrochée pendant cette randonnée cauchemar. Je n’arrive toujours pas à manger de solide et mettrais une bonne demi-heure pour pouvoir reprendre la piste car impensable d’enchainer sur Bement arch comme je l’avais imaginé au départ. Sur la piste, rien que de serrer le volant j’ai beaucoup de crampes dans les mains et sent que ce n’est pas la grande forme. Lysiane finira les 30 derniers miles et on prendra une bonne glace à Escalante qui passe très bien et un bon repas au circle D avec une bonne pinte de Bière. Au final, j’ai commis plusieurs erreurs dans ce backpacking :
- J’ai sous-estimé la durée de la randonnée avec la chaleur et de lourds sacs et donc nous sommes partis trop tard
- Je n’ai pas assez travaillé le tracé et me suis reposé intégralement sur celui trouvé sur internet donc sombré dans la facilité
- Je n’ai pas assez bu à l’aller alors qu’on a fini le deuxième jour avec 1,5 de réserve

21 avril 2018: après la mésaventure de mai 2016, j'attendais ma revanche, elle aura lieu le 21 avril 2018 avec Olivier avec lequel j'ai partagé un voyage de 9 jours axé sur le backpacking. Nous avons prévu cette fois de partir du trailhead vers 10h/10h30 pour ne pas arriver trop tard en tablant sur 5h de marche. A notre grande surprise il y a déjà 4 ou 5 voitures et un groupe de jeunes de 4 qui s’apprêtent à partir. Nous avons tablés sur 12 litres d’eau pour 2 ; 5.8l dans mon sac et 6.2l pour olivier dont un gallon attaché à son sac que nous laisserons aux 2/3 du chemin. De mon côté pour ne pas partir avec un sac trop lourd qui m’a handicapé en 2016, je fais le choix de ne pas prendre l’appareil photo donc 1.2kg en moins et ne prendre que le drône sachant qu’olivier à son eos7d avec lui donc je prendrais quelques photos avec. Nous partons au début dans le slickrock mais on est assez rapidement contraints de faire un petit détour et au final on s’éloignera petit à petit de la RIM. Après une pause déjeuner au bout de 3,5 miles nous nous remettons en route et c’est clairement moins pénible qu’en 2016. De plus, il y a clairement beaucoup plus de traffic et du coup les chemins sont plus marqués et plus faciles à suivre. Nous cachons comme prévu notre gallon après 6 miles et ré équilibrons le poids de nos sacs. Arrivés à la section de slickrock ce ne sont pas les pools remplies d’eau qui manquent et donc on s’est chargés pour rien puisque on peut filtrer autant d’eau que l’on veut. Par rapport à 2016 où nous avions mis 6h hors pause repas (nous avions mangé avant de partir), cette fois ci nous arrivons après 3h49 de marche et 4h40 au total pauses comprises et sans fatigue excessive et en ayant bu que 1.2l chacun (mix gatorade et boisson isotonique de marque GU que j’affectionne avec lysiane sous forme de pastilles solubles dans l’eau). Le groupe de jeunes est en contrebas de la RIM la plus haute où nous sommes et après une tentative pour descendre en prenant la pente la plus raide force est de constater que ce n’est pas le bon chemin (trop raide surtout avec de lourds sacs). Après avoir monté la tente au pied de la butte (même endroit qu’en 2016) nous allons au 2ème point de vue et visiblement c’est de là d’où on voit passer les personnes qui descendent en contrebas. Nous sommes étonnés par le nombre de personnes, entre 15 et 20 dont 2 avec des chaises de camping qui sont venus par le lac je suppose. De ce point de vue je me dirige vers des supposées pool vers le sud est qui s’avèrent contenir de l’eau donc occasion de ravitailler pour ne pas se priver. Même s’il ne fait que 22° en théorie, l’impression est toute autre. On a pris de gros coups de soleil sur les mains et on passera un peu de temps dans un tout petit coin d’ombre à côté de notre tente. Nous admirerons ; de notre RIM où nous sommes seuls (les autres sont en contrebas) ; le soleil baisser petit à petit avant de disparaitre avec des conditions idéales sans un poil de vent. j’ai épuisé une batterie de drône cette après midi à faire surtout des photos que j’espère réussies à ce moment là.  Au petit matin la nuit a été super calme, pas trop fraiche, pas de vent, idéal en fait. Nous montons au sommet de la RIM pour admirer le soleil qui franchi l’horizon et éclaire peu à peu le canyon et j’en profite pour consommer ma 2ème batterie de drône en prenant pas mal de photos et videos. Le spectacle est grandiose avec un très léger vent qui suffit malheureusement pour ne pas avoir de surface de l’eau parfaitement lisse. Après notre petit dej et remballé notre camp nous nous mettrons en route avant 9h. nous perdrons un peu de temps dans la section slickrock par rapport à la veille mais gagnerons du temps dans le dernier tiers de parcours après avoir récupérer notre gallon dont nous jetterons 1.5l d’eau. Au total nous marcherons 3h30 pour un total de 4h20 pause déjeuner comprise et encore 1.2l bu. En prenant le meilleur des 2 tracés on peut arriver à 3h15 de marche pure en backpacking à mon avis. Arrivés au parking là c’est du délire car pas moins de 14 voitures y sont garées !!!! pas de doute reflection canyon n’est plus du tout un endroit confidentiel faute sans doute d’une part au fait qu’il figure en photo sur le golden eagle pass de 2017…… de mon côté je suis ravi car comblé et ayant pu profiter de ces conditions idéales. De plus les photos prises au drône seront au-delà de mes espérances et ne regrette pas du tout de ne pas avoir pris mon appareil photo. La prochaine fois j’y retournerai avec lysiane c’est sûr.

Avril 2019: je n'avais pas prévu de retourner à Reflection canyon mais l'hiver 2018/2019 ayant été très sec avec très peu de neige le niveau du lac powell s'est trouvé être très bas au début du printemps après la fonte des neige. J'ai donc décider d'y retourner en ayant convaicnu mes amis Jean Michel et Michèle de m'accompagner en backpacking. j'étais en fin de voyage en pleine forme et eux en tout début de voyage et cela ne s'est pas passé comme prévu. En effet avec la fatigue de leur début de voyage et la chaleur plus forte que prévue, Michèle a reseenti des crampes après environ 6km et ils ont pris la sage décision de faire demi tour (4h tout de même ce qui prouve qu'on peut vraiment souffir dans cette randonnée). comme ils avaient une balise de secours GPS et m'ayant convaincu de continuer j'y suis allé seule passer l'après midi , la nuit et le lever de soleil mais le coeur n'y était pas vraiment car j'aurais aimé le partager avec eux. comme prévu le niveau était très bas et très photogénique et j'ai pu trouver quelques pools sur place pour filtrer de l'eau car je n'avais emporté que 5l environ avec moi ce qui n'est pas suffisant pour 1 jour et demi. le lendemain matin, j'ai mis moins de 3h de marche pour revenir à un bon rythme et un message sur mon pare brise m'attendait indiquant que Michèle allait bien. je suis retourné à Escalante et nous nous sommes revus autour d'une bonne bière. Cela prouve une fois de plus que la déshydratation peut frapper à tout moment dans cette randonnée qui ne doit pas être prise à la légère.

Conseils: Mon avis personnel est que cette randonnée n’a guère d'intérêt avant les 2 derniers miles donc un rapport effort/plaisir proche de 0 en dehors du point de vue bien entendu. Au final je déconseille cette randonnée :

- à la journée car trop longue en incluant le temps A/R sur la piste et de plus on ne profite pas assez des points de vue sous différentes conditions de lumière

- lorsqu’il fait trop chaud car pas d'ombre et pas de points d'eau.

Situation: sur la Hole in the rock road, faire environ 51 miles ce qui représente au minimum 2 bonnes heures de routes. les 25/30 premiers miles sont assez voire très roulant mais les 20 derniers sont beaucoup plus cassant et il faut faire attention aux crevaisons.

Intérêt:

Difficulté rando:

Difficulté piste:

Durée à consacrer: une très longue journée ou en backpacking. compter 6h de marche pure au minimum (sans compter les arrêts) pour les 16 miles

Commodités:

Logement:Escalante ou Backpacking

Restauration: pique nique

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